J’affûte le couteau et planque la marmaille ; La guerre est la seule distraction qui m’aille ; Je me réjouis à l’idée de découper Deux poignets et deux pieds juste avant le souper.
Me voici arrivé sur le champ de bataille… J’envisage un soldat qui me semble à ma taille Et sans lui demander de se moucher le nez, Je le lui tranche avec l’âme d’un forcené.
Ensuite, avec soin, je l’observe et le détaille… Ma lame de sa tempe à son menton l’entaille Et déchiquette d’un coup son cou empâté Qui avait besoin qu’on le réduise en pâté.
Je ne me contente pas d’un en-cas, son bras Est sectionné et sa langue de cobra Subit un traitement égal et son pied gauche Est écrasé par le mien quand son droit me fauche.
Sans sésame, sans clé, sans abracadabra, Me sentant acculé autant que l’est un rat, Je sors en un éclair un miroir de ma poche Qu’il regarde et détale en criant : « Qu’il est moche ! »