Le big bang au début ne fut qu’un embryon Pas plus gros que l’amibe ou le protozoaire Et pourtant il créa l’Etoile et Orion Et mit sur la tête la touffe capillaire.
Ainsi, le petit est devenu un géant Qui se raccourcira en sachant qu’une naine Somnole dans un coin gagné par le néant Et sera végétale, animale ou humaine.
La vie tourne sans fin, perpétuellement Et rien ni personne à l’arrêter n’est capable Et si la mort dit : moi, tout je tue, elle ment Car dans le sein reste un clandestin impalpable.
Depuis tant d’années, la grenouille et le crapaud Habitent dans l’étang, le marais et la mare Et si le héron au long bec leur fait la peau Leurs têtards naissent tôt et n’ont pas de l’eau marre.
Salamandre, triton, dolomède et plancton Savent qu’ils trouveront un ami dans la vase Pour leur rappeler qu’il existe un vieux dicton : Le nénuphar n’a pas sa place dans un vase
Puisqu’il sert au crapaud de dos, au ver de toit Et l’eau qui le supporte a besoin de son ombre Pour que son petit monde amical et courtois S’entredévore au frais et augmente son nombre.
La vie tourne ainsi que sans fin tourne la vis Comme autour de la roue va et vient une chaîne Qui fait abaisser et monter le pont-levis Pour sortir une âme et accueillir la prochaine.
Dans le mouvement, le passager clandestin, Attend sereinement dans le noir que la porte S’ouvre à la lumière et débute son destin En portant en son sein un quelqu’un qui importe.