La porte est fermée à l’indigne lâcheté Chagrinée de devoir tuer l’ennemie veule Au trophée avoué d’avoir même acheté Une gorge nouée désolée d’être seule.
La témérité veut ne pas laisser sa peur Envahir son cœur et s’installer dans son âme Mais veut lutter avec la hargne du sapeur Jusqu’à la déloger pour éviter le drame
Une fois exfiltrée, elle aura bien du mal A oser pénétrer dans une forteresse Aux entrées contrôlées par un soin maximal Afin que chaque ami-mal s’en désintéresse.
Le courage affronte la peur en la fixant Droit dans ses yeux craintifs qui baissent leurs paupières Et s’en vont malheureux mais jamais en risquant D’être énucléés par une lance ou des pierres.
La peur, ancêtre des malheurs, d’anciennes mœurs, Aime être combattue comme un être sadique Eprouvant du plaisir et hurlant « ah je meurs D’être torturée par une arme fatidique. »
Le courage n’est qu’un petit pas à franchir, Un éclair fulgurant réduisant en poussière Le visage apeuré commençant à blanchir Qui s’inscrit ainsi dans une image grossière.
Le vrai courage est de vaincre sa peur dit Char Et par la volonté de toiser la narine Du nez d’acier glacé dardant d’un maudit char Qui sidérée devant un révolté marine.
L’auras-tu dit, brave poète René Char Avec la fougue qui sied à une âme vive : Il n’est pas de salut au vassal pleurnichard Qui a peur de sa peur et qui veut qu’elle vive.