Il revêt à l’aube un flambant costard Et déambule jusqu’au crépuscule Dans la grande rue et se couche tard Une fois mis nu tout son minuscule.
Ce garçon, hélas, n’est pas très costaud Et se montre alors à son avantage Pimpant, bien vivant, propre, couche-tôt Qui s’aime vêtu mais pas davantage.
Il se rappelle quand il tétait, nu, Le sein maternel et son petit pouce Que sortait de sa bouche un fil ténu Mouillant son corps doux comme de la mousse.
Veut-il se venger de l’infirmité Qu’il ressent devant son être débile Ou réfléchit-il à l’énormité D’une idée qui – en entier – l’obnubile ?
Il a de l’allant et n’est pas sot mais La complexité le rend très perplexe : Sans vouloir grimper en haut du sommet Il veut que sa jambe ait le bon réflexe
Comme ces sportifs du saut en hauteur Qui font pâlir les joues rouges des filles Quand il pourrait être aussi un sauteur Même équipé de maigrichonnes quilles.
Non, monsieur parade et fait le flambard Ostensiblement pour qu’on le remarque Et chaque matin, il met son costard En faisant bien voir qu’il porte une marque.