Percent sous les pieds nus les perles de rosée Foulant l’herbe aiguisée qui zèbre les mollets Tendus et entraînés mais de force dosée Pour chercher dans les bois mousserons et bolets.
La marche soutenue et le pas allongé Sont parfois soulagés par le songe futile A l’île et au palmier auxquels on a songé Pendant un court instant, le sachant inutile.
Dans sa cage osseuse, le cœur palpite quand Près du ruisseau d’eau vive une pierre anguleuse Affûte les flancs du bec d’une pie voleuse Et d’un merle moqueur plus fier que le toucan.
Le vent violemment vient flanqué du nuage Et l’orage se cache en la pluie et l’éclair ; L’île de Vendredi a perdu son sauvage Et Robinson reste seul sous le ciel bleu-clair.
On va vite et l’oiseau mécanique décolle Pour mieux franchir le col surplombant le vallon ; L’automaticité défie l’aigle qui vole Par-dessus le mont où transpire l’étalon.
Les chevaux au galop au rythme du banjo Font cravacher les mots qui battent la musique Avec une plume légère azulejo Devant l’œil ébaubi d’un goûteur de classique.
Les chansons tournent rond dans le grand tourbillon De la beauté du son et du frisson du verbe Exaltant le ballet d’ailes de papillon Dans la séduction des fleurs liées en gerbe.