Il faut traverser la campagne vraiment tôt Pour cueillir à cru les émois de l’aube A peine levée dans sa blanche robe Et qui nous contemple vêtus d’un vrai manteau
Pour aller chasser un rongeur ; le loir est cher Aux gourmets mais sa cinglante morsure Peut facilement causer la mort sûre Très fréquente dans ce désert du Loir-et-Cher.
Michel Delpech sait le taux de mortalité Qui du côté de Blois parfois s’affiche Devant les étangs ; le rustre s’en fiche Et n’ose pas parler de l’immoralité
De celui qui va en passant les marais chez Cet ermite qui vit dans sa cabane Et cloue sur sa porte une oreille d’âne Avec la légende « je hais les maraîchers »
L’agriculteur est un seigneur et il peut voir Au sein de l’humain la folle sottise Et quand il sème son grain il cottise A l’aune du ciel bleu pour qu’il fasse pleuvoir.
Il épand du fumier fumant pour engraisser Les végétables déjà nés sous terre Et peu trop lui chaut qu’un coléoptère Ou un petit rat d’eau viennent les agresser.
Il aime les rongeurs et la citation : « Dedans un vivant sont des dents pour mordre » Les légumes se plient à ce drôle ordre Qui n’est pas le fruit d’une récitation.
Il faut reconnaître que dans le Loir-et-Cher La ruralité fut très châtelaine Et la reine ne fut jamais vilaine Au corps nourri de mets riches à son roi cher.