Après un beau soleil, l’intempérie arrive Et personne n’y voit la main de la dérive ; Il serait, au contraire, étrangement suspect Que Râ continuât sans qu’un réclamât : « paix ! Tu as jeté tes rets ; passe sur l’autre rive. »
C’est que la terre a chaud et que d’eau elle rêve ; Ici, manque de pot ; ce n’est pas marche ou crève ; La sueur sur la peau se supporte un moment : Le coup porté au cou fait souffrir le môme en Le faisant rougir comme un Adam devant Eve.
Après l’ondée, la pluie, l’Astre à nouveau se montre Et le blé blond levant son épi lui démontre Qu’il est confiant et il sait qu’il est grand temps D’être fauché ; alors, il se tend et attend Le paysan à l’heure alors qu’il est sans montre.
C’est que ce gars n’a rien au poignet qu’une poigne Qu’il tient bien dans la main et lui sert pour qu’il soigne Les légumes, le foin, la vache et le cheval Dans le jour hivernal, dans le jour estival Et il en arrive un quand un autre s’éloigne.
Le maître-paysan, cet as de la nature S’en va très rarement en villégiature Et quand il déserte un instant étable et champ Le ciel le rappelle et lui dit d’un ton méchant : « Gare à l’orage et à ta clôture à pâture. »
C’est que soleil et pluie et chaleur et froidure Sont amis-ennemis de celui qui endure Leur visite impromptue, leur séjour prolongé Et notre nourricier, usé, l’ont allongé Comme une vieille ordure et sans brin de verdure.