La grandeur de l’humain est de croire sans voir, De goûter eau, nectar, jus et suc dans le noir, De sentir les odeurs voguant dans sa mémoire Echappées des habits enfermés dans l’armoire.
Dans ma tête est un son : serait-ce une chanson Composée par l’oiseau qui veut plaire au poisson Ou une symphonie, par la grâce bénie, D’un sourd surdoué, d’un Beethoven de génie ?
L’apôtre Thomas voit dans sa simplicité Ce gars sans croix de bois venu ressuscité Qu’il désire toucher pour avoir l’assurance Que la vie et la mort ont une différence.
Je songe à ce chemin où la feuille du chêne Et l’aiguille du pin qu’on reconnaît sans peine Adouciraient mes pas pour laisser la forêt Chanter ses mélodies où la métaphore est.
La lune, je la veux aussi bleue que la terre Où se trouve à cent lieues l’unique locataire D’une étoile carrée aux côtés argentés Capable d’attirer un ou deux déjantés.
Depuis qu’Adam a fait d’une Eve la conquête, Le rêve si joli constamment suit sa quête De hameçonner la ligne de l’horizon Pour laisser s’écouler la mer de sa prison
En montrant ce forban perché sur un hauban Dénouer de sa tête un ruban en turban Qu’il jette en criant : « Dieu, vois, l’océan déborde ! Si c’est un cauchemar, alors, je me saborde. »
Et le rêve est aussi à la nuit quand un fruit Immaculé perce l’obscurité sans bruit Sur un cerisier blanc dont l’unique fleur rose Couronne un ange blond qu’une pluie d’or arrose.