Au bord de l’eau claire au rivage sablonneux, Il me vient une envie de te dire ma peine A voir ce ramier blanc au regard lumineux T’épier tête et pieds sans te causer de gène.
Ton rire est convulsif et ton doigt sur la tempe Est vissé pour entrer l’idée dans mon cerveau Que je suis excessif et qu’il faut que je trempe Ma tête ensoleillée dans le cours du ruisseau.
Devant mon grand sang-froid, ton attitude change : « Je n’aimerai que toi, espèce de bêta ! Peu me chaut cet oiseau à la robe d’archange Dont l’œil bleu n’affecte que si peu mon état »
Tu apparais sincère et tu promets - tu jures - De me rester fidèle en tenant le serment - Grâce à un index qui écrira sans ratures - Que tu tiendras toujours à moi et fermement.
Mais, ton doigt ne va pas dans le sable et sur l’eau Dessine un pacte dûment authentifié Qui, ballotté sur le reflet bleuté, ondule
Et s’en va, lentement, emporté par le flot Contenant ton serment : je suis mystifié, Médusé, abusé, bouche bée, incrédule.