Ce très plaisant serpent pendant près de la cuisse Est un enchantement et un étonnement Car s’il est venu là pour que l’humain jouisse Il est un long sujet de questionnement.
Aiguillon-dard du vice ou flèche du plaisir, Paradoxalement malheureux ou en joie, Il suscite à la fois répugnance et désir Quand, à chaque fois, se voit son bout qui rougeoie.
Pudique et réservé, tranquille, il se repose Avant d’être appelé par la démangeaison Qui, sans mettre de gants, le brandit et l’expose Après l’avoir extrait de sa combinaison.
Envié, jalousé, convoité, il accepte De montrer son savoir et sa capacité A donner de la joie au disciple, à l’adepte Des jeux partagés en pleine complicité.
Quand il se dresse et qu’il bande son muscle unique Avec une veine bleue au bord d’exploser Il cherche à s’enfiler de façon mec à nique En veillant surtout à ne pas s’ankyloser.
Mais, cette bête aussi perfide que timide A l’ogresque appétit n’est pas un prédateur Puisqu’en entrant dans un antre chaud et humide Il dépose ses œufs en bon fécondateur.
Vive donc ce boa bien mieux en bas qu’au cou Qui sort du vêtement nu et part à la fête Où l’accueillent ceux qui en attendent beaucoup Y compris l’avocat, le maire et la préfète.