Le silence a besoin de rester à l’écoute De celui qui se tait dont il est l’ami vrai Qui ne dit rien d’autre qu’une prière scoute Inouïe comme l’est la muette forêt
Qui se tait pour qu’elle devienne l’amie vraie Du silence qui a au détour d’une route Séparé le bon grain de la mauvaise ivraie En écrasant le bruit qui pousse sous sa croûte.
Rien n’est plus odieux qu’un silencieux bruit Qui ne s’est tu que par la peur bleue du silence A genoux devant le plus délicieux fruit
Né sans parler – ô dieu ! – au cœur d’un vieux guéret Aussi muet que le chêne de la forêt Appréhendant le vent soufflant dans l’insolence.