Quand vient le soir et que le bilan m’apostrophe Je courbe la tête et l’échine et je me tords Le continuum qui dut sauter une strophe Par l’intangible idée qu’elle était dans son tort
Je repasse en revue les parties de la vie Mises bout à bout pour filer un long filon Et mon esprit me dit qu’il n’a pas très envie De s’unir avec moi au pas du défilons
Le matin a de bons points à chaque épisode Qu’il ouvre et qu’il referme au moment du zénith Quand le ciel au soleil chante une jolie ode Ainsi qu’eût pu séduire un Marcel une Edith
Me voici sur midi et vois qu’il s’interroge Au sujet d’un mets pris sur un pouce géant Et en un mi-mépris désire que j’abroge Les aliments sanglants conduisant au néant
Je dis que je mérite une mauvaise note Sans pourtant m’attarder sur cet acte manqué Car je mets à l’index ma tête de linotte Qui ne sait pas où elle a ma raison planqué
Jusqu’au soir je ne peux subir quelque reproche Puisqu’en permanence je suis tuteuré par Mon ange qui s’accroche à mon bras assez proche D’ouvrir ma main pour prendre une trop grosse part
Dort aussi le bilan usé qui se repose Et au réveil il me revoit sans trop savoir Si à chaque aube mon cœur toujours se repose La question traitant de l’usage du bavoir.