Le toit rouge alourdi par la neige a pâli Et la route est partie sous une sourde couche De beaux cristaux légers qui fondent dans la bouche En changeant tout en blanc autant pur que sali.
Clochers, minarets, forts, remparts, gratte-ciels, tours, Ne fanfaronnent plus avec leurs airs célestes Et sous la couette épaisse ils paraissent modestes En ayant cessé de dessiner leurs contours.
Montagnes, bocages, vallons, plaines, forêts Et vallées encaissées ont le même uniforme Le même immaculé vêtement qui transforme L’orgueil exacerbé en un charme discret.
Rivières, fleuves, lacs, mares, étangs, ruisseaux Boivent chaque cristal pour que leur transparence Soit plus claire et donne à leur tranquille apparence L’envie que voguent sur leurs eaux bateaux, vaisseaux.
Le verger vert couvert par la neige a pâli Et le vent n’entend plus le vol de l’oiseau-mouche Endormi dans son nid et la terre se couche Sous le drap blanc cachant autant pur que sali.