Vos
poèmes

Comme il est triste d’être artiste
Epié par les journalistes,
L’élite des spécialistes
D’une science solipsisme.

Je donne un exemple : le mien
Que je connais bien (et pour cause) ;
Je suis un peu magicien
Et le « professionnel » cause :

« Ne nous laissons pas abuser
Par ce qu’il prétend être un art :
Il ne sait faire que ruser
Comme le trop malin renard. »

Guitaristes, saxophonistes,
Peintres, danseurs, sculpteurs, choristes,
N’ayez crainte de ces touristes
Cherchant si eux-mêmes existent.

Etalez vos dons sur les toiles,
Sous des chapiteaux gigantesques ;
Illuminez de vos étoiles
Ces brutes butées et grotesques.

Vous qui écrivez en constance
Ou uniquement les dimanches,
Amateurs de mots d’importance,
Relevez et trempez vos manches

Dans une encre de qualité
Et composez-moi des chefs d’œuvre
Afin que la banalité
S’imprègne de votre manœuvre.

Où est le risque ? Entrez en piste
Les dresseurs d’idées utopistes,
Les jongleurs de pieds fantaisistes,
Les clowns aux folies exorcistes

Et transformez à l’improviste
Le pitre en marionnettiste,
Le sable mou en améthyste

En mêlant vos talents d’artistes
Puisés aux sources humanistes
Avec vos secrets d’alchimistes.