Jour après jour, se bâtit une année Avec des nuits (trois cents soixante-cinq) Qui se sait – c’est vrai - pourtant condamnée N’étant pas de fer, d’acier ou de zinc. Sa remplaçante arrive alors très guillerette En chantant tout le temps un bel air d’opérette Avec l’ami janvier Qui construit l’olivier Jour après jour
Mois après mois se fabrique une année Par nuits et jours (beaucoup plus que trois cents) Et une rose, encore pas fanée Dit à janvier : conserve-moi le sang J’en ai besoin comme jonquille et violette Pour enchanter le lys blanc, l’oiseau qui volète (En allant sans élan) Pendant qu’avance l’an Mois après moi
L’année passée n’est jamais repassée Et ses vieux jours avec ses vieilles nuits Ont peut-être l’âme non trépassée Puisqu’ils sont là, tout neufs et sans ennuis Tentant de rebâtir semaine après semaine Avec une force quasiment surhumaine Inconnue dans les cieux Et moquée par les dieux L’année passée.