C’est la bagarre en moi, le désordre qui règne Et je souhaiterais assister au combat En entrant par un trou où va la musaraigne Afin de pleurer sur mes organes qu’on bat.
Car, bon dieu que je souffre dans l’affrontement : Tout grogne, palpite, se déchire et s’étire ; Qui sera le vainqueur après l’éclatement De rate, pancréas … du cœur qui se retire ?
Enfin est arrivée la reposante paix Quand les camps en présence ont signé l’armistice ; Je me sens apaisé mais reste circonspect Car ces lutteurs ont trop le goût du sacrifice…
Ah ! quel champ de bataille ont-ils dû labourer Dans cet échange où ils mirent tant de puissance ! M’autoriseront-ils un temps pour savourer Calme et silence unis dans la réjouissance ?
Je les entends glousser d’heureux contentement Après que je leur ai descendu une eau douce Et fraîche qu’ils ont bue gentiment, lentement, Qui est vierge de gaz et de bulles de mousse.
J’aimerais tant pouvoir siéger au parlement Ou même mieux encore, être arbitre suprême Pour mettre d’accord sans cris et sans hurlement Ces combattants gâchant mon humble café-crème.
Je pense parfois, à Louis neuf (comme un sou) Qui rendait la justice assis sous un grand chêne Mais, chez moi, en dedans, tout est dessus, dessous : Par ici, l’amour fou et par là c’est la haine
Avec l’amie la joie et l’ennemie la peine Qui se réconcilient après s’être écharpées Comme un faucon qui perd et regagne sa penne Une fois dominées les vallées escarpées.