La lune bleue se montre plus qu’un peu Quand son croissant blanc d’azur pur se mêle Et le divin ciel veut dire qu’il peut Plaire à la terre et faire sa jumelle.
La lune jaune est un soleil falot Qui, la nuit, assure une douce veille Sur la sphère et sur la crête du flot Faisant de la mer plus qu’une merveille.
La lune rousse est basse à l’horizon Et son disque rond éclabousse encore Les ténèbres qui sortent de prison Jusqu’au matin que l’aurore décore.
Ô lune, tu te vêts de tous tes teints Pour te venger du doigt froid qui te moque : « Bah ! Elle n’est rien ! », mais tu ne t’éteins Que si un fou de ton croissant te croque.