Les morts sont avec moi ils me connaissent bien Et ils savent que je vais bientôt les rejoindre Mais avant d’aller les embrasser je veux oindre Mon front d’une huile sainte et qui me fait du bien
Je ne doute pas que je serai accueilli Par leurs horribles os que n’a pas pris la boue Et par le trou qui va du cou jusqu’à la joue Auprès duquel mon front oint sera recueilli.
Ils ne me diront rien puisqu’ils ne parlent pas Mais ils auront à cœur de me laisser m’étendre Au côté d’un fémur dépourvu de chair tendre Qui quelque temps avant était maître du pas
Je ne leur dirai pas que je me sens comme eux Pas si mal dans la peau qui couvrit mon squelette Et qu’elle grâce à Dieu tant plaisait à Paulette Qui me léchait la vache en poussant de longs meuh
Les morts les plus anciens penseront ce nouveau Est au point pour passer l’éternité heureuse Sans qu’il soit affecté d’une pensée peureuse Craignant que son cerveau n’est pas au bon niveau
Ils me connaissent bien avec moi sont les morts Qui voient que mon front oint déjà commence à poindre Et de ma sainte main des choses c’est la moindre Je n’en bénirai qu’un hanté par le remords.