Qu’il est heureux qui peut sentir la joie Dans le satin des draps aux taies de soie, Sentant le vent, les fleurs bleues de printemps, L’eau des ruisseaux se changeant en cascade Tombant par les à-coups de la saccade Sur le dos des galets qui les attend ;
Malheureux qui ne se met à l’écoute Des adieux que chante une troupe scoute Après le feu de camp d’un soir d’été Juste avant le coucher sous une tente En riant dans un bon esprit d’entente Que leur grand chef ne s’est pas endetté.
Si allègre est celui qui vit de celle Aux yeux où brille une belle étincelle Qui saute dans les yeux un peu éteints Pour rallumer la gigantesque flamme Couvant sous la cendre qui la réclame Afin de mettre un trait brun sur le teint.
Un peu penaud il a perdu son père Egaré par un maître qui opère Sur les esprits à la crédulité Appuyée sur un cœur à veine tendre Qui ne peut faire autrement que s’étendre Sous la maîtresse crédibilité.
Rassuré par la vigueur maternelle Vigilante et veilleuse sentinelle Gardant au loin les armées d’ennemis Il élève en douceur son âme heureuse Qui quelque fois peut être un peu peureuse Si elle n’est pas entourée d’amis.
Les petites joies s’enchaînent sans faille En se livrant sans haine à la bataille Contre le mal poussé par le malheur Armé de lance et de pierre et de fronde Arrêtés par le bonheur qui tant gronde Que par peur bleue part en pleurs la pâleur.