La Loue après Ornans est vive et intrépide… Un bateau blanc la fend entre joncs et roseaux Suivis et résistants à l’allure rapide De deux truites Fario et d’un couple d’oiseaux.
Quand des pierres de pluie tombent sur la rivière Qu’elles trouent avec la même aqueuse matière.
Assis, à l’écoute du bruit sur le silence Dans sa chemise usée, de ses yeux délavés, L’étranger voit le ciel percer l’eau d’une lance Aussi massive que le carré des pavés.
Il fait signe à la femme, au mousse et au marin, Se lève et entre dans le lit de la rivière, Trébuche sur une vague attaquant son rein Et s’en va vers le fond (chercher de la pluie-pierre ?)
Il s’attarde un moment et ne remonte point : Aurait-il oublié qu’il vient de la surface ? Le bateau déjà loin est gros comme le poing ; L’homme fut vu de dos mais jamais plus de face.
Et des pierres de pluie trouent durement les eaux Et la rivière saute en secouant ses flots.