Depuis des centaines d’années les progressistes Essaient de modeler la pâte du bonheur Afin que toujours soit le pain mis à l’honneur Meilleur qu’hier chez la nuée des congressistes Unis autour de la table de l’avenir Qui a déjà des pieds chaussés avec des palmes Devant à la fréquence hertzienne convenir En traversant l'air frais et le vent des mers calmes
Le pain est croustillant si sa pâte est pétrie Avec l’habileté de la paume des mains Et s’il s'est reposé parfois jusqu'à demain Comme après la guerre un enfant de la patrie Mais la farine et l’eau mélangées au robot Produiront l’aliment neutre et sans état d’âme Comme les deux pieds mis dans le même sabot Qui doit seoir tout autant à monsieur qu’à madame
Dès que fut sortie la machine d’un cerveau Décidé à ne plus se compliquer la tâche Jeté le tablier envolés mal et tache Et place au propre et bien fondant l’homme nouveau Heureux du champ qui met la faux à la retraite Du blé débarrassé de son coquelicot Du pis tiré par un suceur lors de la traite Et il fit taire du coq le cocorico
Le pire est devant nous amis car le progrès Est aussi méchant que le temps il ne s’arrête Que si au lieu pousse un os au lieu d’une arête Et que si le pin vient aussi dur que le grès Ah que l’ancien temps mes amis était facile Avec un cheval deux bœufs et le renard roux Volait ma poule avec un geste si gracile Que l’admiraient canard oie nuit et loup-garou.