La nuit vient de tomber sur le dos de novembre Et mon cœur est glacé dans mon humide chambre Où sur ma table en bois reposent un cahier Et un crayon déjà taillé et retaillé, Inexploitable.
L’atmosphère est trop calme et la lune invitée Par la porte vitrée ne peut être évitée ; La page où l’assassin du bandit René Roux Luit assez pour savoir qu’il lui a fait un trou Insupportable.
Que faire, alors ? Lire ? C’est dormir qui m’attire. Mon chat, quand même, est là, qui se lève et s’étire Et s’orgasme la queue en lustrant mes mollets Avant d’aller laper sa soucoupe de lait Près de la table.
Il reste du gigot au fond de la daubière Que j’achève et j’assèche une pisseuse bière Oubliée sur le toit du réfrigérateur Par votre serviteur, à une heure, orateur Inécoutable.
La nuit noire s’impose et la lune s’expose Dans un jaune roussi sur la page où repose René Roux entre deux mots d’un mauvais roman Difficile à finir et – encore - en gommant L’inacceptable.
Et soudain, tiens ! me vient (quel nez fin, mes aïeux !) Une odeur de bouquin plaisant même à mes yeux Prêts à dévorer des mots de pros sans rature Choisis par Hugo pour une littérature Inimitable !