Les sacripants, les scrogneugneux, les fous, Les habitants de Chypre et de Corfou, Les Lyonnais qui se noient dans le Rhône, Le Toulousain qui chantait la Garonne
Ont été des vrais gardiens de la foi Et ont tété, en pensée, quelques fois Le sein rond ou la mamelle pendante D’une femelle belle intimidante.
Les criminels, les costauds, les sportifs, Les torses poilus, les têtes sans tifs, Le père amant de sa fille Sylvie Qu’il engrossa un soir à Ségovie
N’ont pas tous été des fils à papa Et pourtant une vie les rattrapa Une vie qui vient au monde tordue Ne se redressant qu’une fois mordue ;
Mais la leur a la colonne en acier Des os en fer, un tronc dur à scier Une gueule de bois à boire un verre Qui lui donne un air éthique sévère.
Les fiers-à-bras, les buveurs de Fanta, Le lourdaud que la maman enfanta S’en vont à Lourdes guérir leur blessure Et y laissent le pied et la chaussure.
Le Bisontin qui vibre au mot d’Hugo Le Parigot qui jacte un vieil argot Se sont rencontrés sur un banc de Lure En s’emmêlant sans pour autant conclure.
Les sacripants, les fous, les scrogneugneux, Les habitants de Lille et de Bagneux, Les Castelroussins – (Ah ! Quel nom étrange) Le Boorlo que l’eau à ras bord dérange
Ont choisi une vie (peut-être pas) Qui ne partage pas tous leurs repas Comme avec ces gars des bouches du Rhône Que sale la mer mais pas la Garonne.