Les compositions arrangées en poèmes Que leurs fiers auteurs ne veulent pas renier Après le sang sué dans leurs vies de bohèmes Iront meubler l’espace oublié d’un grenier…
L’imagination, fertile ou passagère Fit couler de l’encre noire sur le vélin Pour aller s’envoler en plume messagère En laissant, trop souvent, le poète orphelin.
Tant de diamants blancs, de prismes translucides Ciselés par la main, forgés par le cerveau S’en iront décorer, résignés et lucides, Un lieu poussiéreux, ou pire, un caniveau.
Les pensées élevées, les conflits intérieurs, La beauté transcendée et l’histoire imagée Seront ignorés par l’épais monde extérieur Hélas, handicapé d’une joie partagée.
Tu es tendre et sincère, ô beau vers que l’on serre En tremblant sur son cœur, les pleurs salés aux yeux Et pourtant, c’est le ver – ce si laid adversaire - Qui te dévorera, ô rêve merveilleux.