C’est l’éducation qui m’enseigna l’usage De donner le bonjour dès la première page Au lecteur qui a les patience et courage A suivre sans détour mon bien modeste ouvrage.
J’ai su apprivoiser le Latin, le Français ; Je sais ce que j’écris, j’écris ce que je sais ; J’essaie de pavoiser le fruit que j’ai lancé Au mât de la Pythie aux oracles sensés.
La littérature souffrant maux et tourments Demande une écriture ouvragée savamment Afin d’éviter que son affaiblissement Soit le reflet obscur de son enlisement.
En tant qu’amis fous de l’exquise poésie, Osons tordre le cou à l’atroce hérésie De laisser l’élément pensant en parésie Participant d’une collective amnésie.
Gardons le vin vieux des écrivains merveilleux Mélangé avec l’eau qui coula de leurs yeux Et celle de leurs fronts dans l’encre des mots bleus Aux pieds légers et ronds, au maintien gracieux.
Les Rimbaud, Verlaine, Malherbe, Baudelaire Dont les brillants vers ont flatté l’astre solaire Eclaboussent de leur lumière un millénaire Tout entier tourné vers leur gloire planétaire.
Et nous, sommes-nous en mesure de gérer Ces écrits sous écrins avec soin conservés ? Leurs vers en entier ont-il étés digérés Après avoir été de l’oubli préservés ?
Mon éducation m’oblige au bon usage A donner l’au revoir à la dernière page Au lecteur détenteur de l’insigne courage D’avoir jusqu’à la fin suivi ce bavardage.