Me couper la parole : aie, aie, aie, me couper Avec un outil (mais lequel) une pensée Exprimée au cours d’un long propos de souper Ayant trait à une somme mal dépensée
Ou tout autre sujet impossible à traiter Embroché par une arme à la lame aiguisée Dans la finalité de vouloir maltraiter Ma singularité nette et non déguisée…
Avec quel instrument, m’as-tu tranché, ordure ? (Pensé-je, puisque je ne peux plus m’exprimer) Pour l’heure, je souffre et ma petite mort dure Mais, je demeurerai entier sans déprimer.
Quand j’aurai réparé ma divine parole Blessée par le fil d’une épée ou d’un couteau, Je prendrai sans vergogne avec soin le contrôle De ma nouvelle voix dure comme un marteau
Qui, s’en ira casser - juste pour s’exercer - L’acier trempé brûlant rougissant dans ta forge Que tu as modelé afin de transpercer Les mots soufflés par les étés chauds de ma gorge.
Dis, laisse-moi parler, rends-la moi, ma parole Et je dirai tout ce qui te fait tant plaisir Mais, n’oublie pas, chérie, je t’en prie, ma Carole, Qu’après t’être énervée, tu dois te ressaisir.
Ainsi, je n’essaierai jamais de fabriquer L’arsenal qui permet d’arrêter lame ou flèche Mais, fais que ma langue puisse communiquer Même si tu l’aimes surtout quand elle lèche.