La ville en est futile à vouloir rapprocher les ombres des passants ; La ruelle est servile autour de son clocher Aux pigeons agaçants.
Ah, respirer l’air pur loin des hauteurs de murs, Des trottoirs qu’on descend. Vivement les prés verts, les vergers, les fruits mûrs Au rouge incandescent.
Je me bannis et j’ose abandonner la cause Que pourtant je défends ; Parkings à haute dose ont oublié que cause La biche avec son faon.
Là-bas, se respirent les champignons sentant La moisissure noble ; La colline tranquille aux sarments de cent ans Veille sur son vignoble.
Les ruisseaux à l’eau vive et le vent du Levant Rosissent les genoux ; Les pives font aux grands sapins un paravent Aux pluies et au redoux.
Si je déménageais ma ville sur une île Où serait le péché ? Egouts dans le jasmin, rues dans la chlorophylle, Musée sur un pêcher,
Place grise entourée d’un vaste champ herbeux Où pousse un oranger ; La banque et son train-train qui voient passer des bœufs : Tout est à mélanger.