Mères en souffrance pendant une naissance Nous vous disons craindre un handicap ou l’absence D’un doigt ou d’une main ou même du menton Alors que nous savons bien que nous nous mentons !
Allons ! il faut bien rire Et c’est mieux que de dire : « Je ne vois pas son œil : Verra-t-il son cercueil ? »
Ô mères délivrées après l’accouchement Vous vous autorisez quelques attouchements Sur ce bébé ridé, rouge et violacé Qui sera, dès demain, par vos bras, enlacé.
Ah ! bon sang qu’il est laid Cet agnelet de lait Qui poussa dans un ventre Peu différent d’un antre.
Ô mères qui savez le début de l’histoire, Pardonnez-nous qui nous rendrons au purgatoire A cause du blasphème à l’endroit du Sacré Qui par dieu trois fois saint fut un matin créé.
Il est la seule image Adorée par le mage Et la divinité De notre humanité.
Ô mères savez-vous quelle sera sa fin ? Et assouvira-t-il à la fois soif et faim ? Pourvu qu’il ait le pain et le vin de la vie Et que tous ses amis, à sa table, il convie.