Il jubile en goûtant le miel d’aimées chansons Qu’il écoute à longueur de journée dans sa chambre Embaumée d’essences de patchouli et d’ambre Où n’entre pas un air porté par mes chants sont
Moins sucrés plus salés que ceux d’Escudero Ou de Georges Brassens et d’Anne Vanderlove Mais je suis sans doute un peu ce guérillero Qui prononce amour à la place du mot love
Ma chambre est ouverte aux vents des points cardinaux Qui me soufflent n’as-tu pas froid à ton oreille Dans ta cabane en bois remplie de marginaux Qui pensent que leur vie à la tienne est pareille
Ils ont lu comme toi Zola, de Viau et Cros Et composent des airs en mélangeant leur prose Avec de jolis vers garantis sans accrocs A mettre incognito au pourtour d’une rose
Je jubile et partage avec ces doux zozos La joie de raconter proprement sans bavure Ce que le vent vient dire à un couple d’oiseaux Nos sifflements si beaux se passent de gravure.
Ils s’en vont dans le temps sans besoin de dessin Sans toile sans pinceau sans tableau en peinture Ils ne sont que des mots chantés dont le dessein Est de s’enraciner dans leur mono culture
Mes chants sucrés-salés mes amis les ont dits Avec la mélodie qui soutient la parole Un peu prose un peu vers et les sons ont bondi Ainsi qu’un moineau pris dans un puits de pétrole
Dans ma cabane en bois sans musc et patchouli Viennent me flairer loir, renardeau et marmotte Qui dorment avec moi et la pluie dans mon lit Me réveillent sans mettre un index sur remote
Je leur parle et aussi aux zozos aux oiseaux Qui m’inventent des chants uniquement visibles Par le cœur et l’esprit qu’ont longs joncs et roseaux Bordant le proche étang repoussant les nuisibles.
Comme Hugo n’était pas jaloux de mes chansons Puisqu’il ne fut pas dans la joie de me connaître Et je n’accuse pas Zola les méchants sont Pas encore tous nés mais s’apprêtent à naître.
D’ailleurs, pour dire la vérité, moi je n’ai Jamais rien composé qui en valait la peine Et si vous me voyez dans mes recoins gêné C’est que je ressemble à Tristan Corbière à peine.