Le flot des maladies envahit foie et reins, Poumons, cœur, pancréas en passant par la bouche Et rien ne le retient, pas même un mors de freins Jusqu’à ce qu’il secoue tout pour trouver sa couche
Sans qu’il soit invité, en arguant que les mœurs Ont changé depuis la guerre de l’an quarante Et tant pis, si je suis un porteur de tumeurs, Je vis de maladies : mes royalties, ma rente,
Nous dit-il sans que nous puissions le contester Puisqu’il s’est installé dans le ventre en plein centre En tentant d’attiser – juste pour se tester – Un foyer qui pour lui résister se concentre.
Les maladies sourient dans leur protectorat, Plastronnent et bombent leur chancre et leur pustule Qu’elles ont empruntés vifs et bruts sur des rats Vus un soir de lune traversant la Vistule.
Le ventre est l’idiot qui ne sait que broyer Et n’est jamais allé en touriste en Pologne Où les chiens pleins de vers cherchent à les noyer Quand l’enfant sain lié périt dans la Vologne.
Les maladies viennent dans un flot tout-puissant Qui contamine la partie très saine et noble Sans qu’il se heurte à un flot d’urine et de sang Considéré autant qu’un défenseur ignoble.
L’attaque est vive et franche et le cœur se défend Mais il est promptement tiré sous la poitrine Par un pustule qui le grignote et le fend Comme un caillou brisant un verre de vitrine.
La rumeur établit que le mal du fumeur Ouvre la porte à la purulence du chancre, Cette tumeur venue avec mauvaise humeur Tapisser les parois du ventre où elle s’ancre.
Les maladies sont plus costaudes qu’estomac, Prostate, pancréas, foie, intestins, reins, rate Et la mère de Luc, Joséphine et Thomas Les tâte ici et là, partout où cela gratte.