Mon Dieu du haut des Cieux vous voyez ma détresse Et mon désir de vivre en dedans de la mort Autant muette que ma douloureuse âme or J’eusse voulu qu’elle fût ma douce maîtresse Mon Dieu du haut des Cieux vous voyez ma détresse
Mon Dieu vos Cieux sont hauts et ma terre est très basse Et malheur je ne peux me mirer dans vos yeux Ni caresser un peu vos cheveux si soyeux Cette distance est trop grande elle me dépasse Mon Dieu vos Cieux sont hauts et ma terre est très basse
Mon Dieu consentez-vous à descendre votre ange Afin qu’il m’apporte de quoi me relever Puisque pendant tant de temps j’ai su prélever Des pans entiers de ma chair tombée dans la fange Mon Dieu consentez-vous à descendre votre ange
Mon Dieu acceptez-vous d'ouïr le cri ultime D'un baptisé sauvé né pour chanter l’Espoir Dont l’âme s’est noircie tant qu'en s’effraie le soir Et qui s’estime être une exemplaire victime Mon Dieu acceptez-vous d'ouïr le cri ultime
Mon Dieu je ne veux plus qu’un surplus de tendresse Que je ne sus chercher que je ne pus trouver Quand alors hors du corps l’âme veut s'éprouver Ah je regrette cette infâme maladresse Mon Dieu je ne veux plus qu’un surplus de tendresse.