Mon sapin de salon recevra la présence De l’enfant né une nuit noire à Bethléem Pour fêter avec moi le jour de sa naissance Avant que je chante à sa mort un requiem.
Il viendra m’apporter la joie et l’espérance De frôler le Sacré et d’œuvrer à la paix Qui guerroie sans arrêt pour lever la souffrance Alourdie par le poids d’un voile noir épais
Qui cacha mon regard tout au long de l’année Apeuré par le temps, les monstres, les malheurs, Les bonheurs passagers d’une âme enrubannée Sous un nœud de couleur tressé de jolies fleurs.
Je saurai le chanter et surtout ne rien dire Qui puisse le blesser et le mettre à pleurer ; J’oserai, j’oserai - mais cela va sans dire - Caresser son front blond (oh, juste l’effleurer)
Il aura, je le sais, prévu de me donner Le cadeau de Noël préparé par sa Mère : Lui, le Fils attendu qui saura pardonner Sa vie raccourcie par le cruel victimaire.
Il ira en enfer quelques jours seulement Et naîtra de nouveau du ventre de la terre Plus vivant que jamais mais toujours humblement Egal à un volcan brûlant sous son cratère.
Mon sapin subira durement son absence En perdant ses piquants au parfum résineux Qui charmait ce gamin chargé de bienfaisance A l’endroit d’un roi froid déjà peu lumineux.
Mon arbre, roi des bois, des monts et des forêts, Dans un an, Christ sera au sein de ma demeure Avec toi et tous ceux que leur cœur adorait En priant pour que seule une âme ne se meure.