Combien de vivants font des morts dans des cercueils ? Ont-ils tous une tombe Après cette hécatombe ? Combien ont-ils prénoms et noms dans des recueils ?
Les Chrétiens torturés furent-ils massacrés, Dévorés dans l’arène Pour faire hurler la reine Ayant enfanté Dieu par des schémas sacrés ?
Ils erraient enterrés dans des couloirs allant Jusqu’à la catacombe Car à l’âme il incombe D’empêcher que le corps ne s’épuise en râlant.
La barbarie nazie subie par le « vil » Juif Est un vomi de honte Dont le relent remonte En bouche comme une boule rance de suif.
Peuple Hébreux, victime de l’atroce Shoah Plein d’une Foi immense Tu sèmes sa semence Prélevée au Livre sacré de la Torah.
Ceux qui vivaient encore hier, aujourd’hui sont morts En libérant la zone (De la couche d’ozone ?) Et seuls, les faux-semblants éprouvent du remords
Sauf ceux qui les aimaient d’un amour imparfait Mais sûrement sincère Car quand le cœur s’insère Dans l’Autre ce bienfait d’un rien le satisfait.
Trop de fragilisés sont des suppliciés A genoux, en prière Qui tendent leur derrière Aux crocs acérés de maigres chiens policiers.
Trop de va-t-en guerre viennent à la paix, tard Et pourtant Dieu pardonne A l’Homme qui lui donne Bombes, canons, fureur, cris et bruits du pétard.
Le vivant s’en ira et mourra Musulman, Chrétien, Juif ou athée, Vite si s’est hâtée La rage de tuer enfant, papa, maman.
Chaque humain trouvera le repos éternel Dans les bras de la vierge Tenant en main un cierge Eclairant autant un Sage qu’un criminel.
Des nuées d’inconnus au monde nus venus Furent sans auditoire Ignorés par l’Histoire Mais loués par ceux qui d’eux se sont souvenus.