Ne mets pas un pas sur l’ombre-soeur de la nuit Bien que le jour de ton enfance ait déjà fui Avec des printemps plus blancs qu’une aurore blanche Saupoudrée de rosée en aube de dimanche Admirée par l’oiseau éclos dans son nid vert Qui partira bientôt conquérir l’univers Chanter et siffler en été et en automne, Pour s’étonner que du nuage noir l’eau tonne Mais toi tu sais que la pluie ne fait que du bruit En tombant sur le sol comme tombe un vieux fruit Qui ne put mieux rester accroché à son arbre Que les temples tenus par leurs piliers de marbre ; Mûrit l’humaine chair en nourrissant ses vers Qui la ruminent aux prémisses des hivers ; Depuis longtemps ils te sont entrés dans le ventre Et occupent le cœur de ton corps en plein centre. Ecoute-les grouiller dans l’ombre de ta nuit ; Mets tes pas sur le jour qui luit et qui te suit !