Ne pleurez surtout pas : vous le vexeriez ! Il vous l’a toujours dit : la mort lui est joyeuse ; Grimacez, mettez-le à l’index et riez ! Vous le réjouirez : sa vie fut ennuyeuse.
Fêtes, bals des pompiers, kermesses de paroisse Le laissaient dans un coin, à ronger ongle et frein En craignant que monte l’angoisse et qu’elle accroisse Ses boules du ventre, sa pisse dans le rein.
Il fuyait les regards et rentrait son menton Dans le cou en cachant la pointe de sa glotte Alors que pleins de vin, nous autres nous mentons A notre cœur qui tremble, à la voix qui sanglote.
Lui ne prenait rien qu’un bon gros coup de mal vivre En pleine gueule bée sur sa rangée de dents Occupées à filtrer un air frais qui délivre De saletés entrées toujours en excédent.
Demeurez sans pleurer, il a fini d’errer Dans les obscurités, de nuage en fumée ; Le soleil l’accompagne et ira l’enterrer Dans un espace où l’âme est toujours allumée.