On ne sait rien de rien, du tout on ne sait rien On ne sait pas si cette adolescente, elle, a Un amour de côté à sortir en septembre Un adolescent roux, un menteur, un vaurien Qui rit de son prénom, car elle, c’est Ella Comme la Fitzgerald en photo dans sa chambre.
Cet amour réservé, que personne ne sait Est peut-être un chanteur ou un jeune architecte Qui va tous les matins à son petit train-train En récitant – qui sait – un psaume ou un verset A moins que ce ne soit l’adepte d’une secte Où l’on sait ce qu’est un tercet ou un quatrain.
On ne sait rien de rien, du tout on ne sait rien On ne sait pas si cette adolescente, elle, est Amoureuse à plein temps d’un automne en novembre Quand souffle un vent plus fort qu’un vent sibérien Qui la décoiffe un peu devant le Châtelet Faisant s’envoler son parfum de musc et d’ambre.
Cet amour de comptoir, que son frère connaît Est un barman dont l’âge est au-dessous de trente Qui secoue des cocktails à l’Université Un bistrot qui se couche alors que le jour naît En ouvrant son aube à cette belle immigrante Adorée des étés de sa verte cité.