Qui a voulu que je fusse un parachutiste Au sein d’un régiment de Castelsarrasin* A part moi qui voulus ne pas être un flûtiste En face de je ne sais quelque Sarrazin ?
J’ai su le cor au pied le ramper dans la fange Le ventre retaillé par les abdominaux Le fleuve traversé et son eau qui se venge Le treillis déchiré par des pics infernaux Le tir qui rend sourd de la lourde mitrailleuse Les combats acharnés à la lame d’acier L’ennemi qui crie de sa voix rauque et railleuse Chéri dur je torture et ne sais pas gracier
D’aucuns veulent sauter sur la femme qui bouge D’autres du Nord-Atlas comme moi ont chuté A quatre cents mètres de hauteur le front rouge Avec un vent dansant qui n’est pas chahuté
L’ennemi a omis les écrits de Genève Excluant de viser le pantin-cible en l’air Et ils ont tué en pensant à la jeune Eve Qu’ils s’en iront baiser plus vite que l’éclair
Des frères avaient une aile en forme de voile Moins belle que celle de l’aigle qui riait Mais dans leurs yeux brillaient des poussières d’étoile Dispersées à jamais et Dieu blessé priait.
*17ème régiment du génie aéroporté (Deux des nôtres furent assassinés par Mohammed Merah à Montauban)