Dans, derrière, dessous, lointaine, souterraine, La vie se cache ; l’eau De mer aura semé – en secret – une graine Qui sera cachalot. Tout ne se voit qu’un peu ; Dieu blanc dans les cieux bleus A un visage Sage Plus éclatant que le soleil et quand il pleut Il fait face au nuage. L’arbre est dissimulé derrière son écorce Qui combat tous les temps ; Le si carmin tanin offre au vin qui se corse Un parfum entêtant. Est lissé le galet par les eaux du ruisseau Sur qui pousse la mousse. S’entend siffler l’oiseau au sein de l’arbrisseau : A-t-il une aile rousse ? La peau enveloppe une usine fantastique Dont l’essence est du sang Qui emprunte l’artère en matière élastique Du cœur érubescent. Le cerveau se pense dans le crâne à l’abri Et travaille en silence Avec pour tout outil un espace assombri Où règne l’excellence ; Le lait est dans les seins comme dans la mamelle Soutiré par des pis Et la femme qui n’est autre qu’une femelle Le donne (par dépit ?) Les lèvres se ferment sur la blancheur des dents Utiles au sourire Et la langue ne sait pas pourquoi leur mordant Est si dur à décrire. Les eaux tièdes des pleurs, les eaux chaudes des larmes Sortent de leur torpeur Lorsque encore du corps accordé aux alarmes S’échappe la vapeur. Ce qui n’est pas encore arrivé en surface Demeure en profondeur ; Les reins, le cœur qui ne se voient pas sur la face Sont sus par le Sondeur.