Oh ! Que sont à plaindre les chercheurs de trésor, De diamant, d’argent, d’or, d’onyx ou d’opale Qui - croient-ils - chauffent le cœur comme un braise, or Il ne sont qu’éclats sur un Quasimodo pâle
Et toisant le fer noir du haut de leur grandeur, Ils brillent, scintillent, se posent sur la fange, Qui – naïve - se pense aimée de la splendeur Alors que le démon ne fait que montrer l’ange.
Mais ces pierreries ne sont que des minerais Qui se complaisent dans les lieux de leur naissance ; S’ils n’en étaient extraits, mon Dieu qu’ils mineraient La confrérie de la soif de reconnaissance.
La beauté créée, consubstantiellement, Se suffit, sans souci, en tous points, d’elle-même Quand l’esprit chagrin est essentiellement Occupé à penser : « qui me dira qu’il m’aime ? »
Oh ! Qu’ils sont à plaindre les chercheurs de décor Misant sur le bijou, la poudre, la guirlande Rassurant les cœurs mous, les misères des corps Qui devraient lentement cheminer sur la lande
De bruyères, d’ajoncs, aussi dépouillée qu’eux Respirant le vent frais pur et la terre humide Ne voulant vivre ailleurs que sur son sol aqueux
En grandissant toute seule et presque timide D’être aussi belle dans sa rare pauvreté Et adorée par les âmes de tendreté.