Permettez-moi de dire en vrai ce que je pense Et d’écrire avec foi même à ce que je crois En ménageant un temps le secret du suspense Dont le succès s’accroît lorsque sa durée croît.
Autorisez-moi à confier ma pensée Certainement bien plus pesante que l’on croit Si je me réfère à la fièvre dépensée A soutenir le poids de ma terrible croix.
Consentez à laisser mijoter la surprise Que je m’apprête à vous révéler aujourd’hui En espérant que cette annonce soit comprise Par les beaux esprits que l’élégance séduit.
Aussi, demanderai-je un peu de patience Avant de découvrir la révélation En conjuguant ensemble éclairage et science Aptes à contenir la jubilation.
Il est vrai que l’éclair, la foudre et le tonnerre Eveillent forcément la curiosité Ouverte au fait divers extra et ordinaire Incluant tout autant la monstruosité.
Permettez-moi avant le très grand déballage D’aller prendre un petit verre de vin d’Arbois Pour m’aider à poser, là, sur mon étalage Ma seule et unique et belle langue de bois.
Car évidemment, je n’avais rien à vous dire D’autre que je suis un enfant de mes parents Habitués à se maudire et à médire Avant moi des bancs blancs effarants des harengs.