L’abondance des poils au tout dernier étage Est l’incongruité qui ne s’explique pas Et l’Apache indien féru du tripotage Voulait tant les tâter, qu’un jour, il les scalpa.
Ils sont venus aussi sur la joue, sous le cou Pour donner au timide un bouclier rustique Au zéro coût pouvant lui amortir le coup Porté par un boxeur (catégorie moustique.)
Ils furent implantés sur les jambes, le torse, Les bras, pour repousser le froid et la chaleur ; Ils battent autour des yeux pour montrer la force Du regard assuré d’éloigner le malheur.
Et sur le bas-ventre, ils rappellent l’animal, Le cousin chimpanzé, le grand-père gorille Où vit – et c’est normal – le plaisir qui fait mal, Quand entre dans l’antre la mâle banderille.
On prend ces arguments, mais sur la tête, alors ? Avons-nous hérité du lion la crinière, Flamboyante rousseur mêlée avec de l’or Qu’il ébroue dès qu’il sort de sa sombre tanière ?
Serait-ce pour cacher le péché qui transpire A grosses gouttes sur l’enveloppe du chef Pour ne pas que Dieu voie ce qu’il y a de pire Chez l’homme : la faute qu’il commet derechef ?
Blanche, blonde, rousse ou noire la chevelure Aime en elle le peigne-araignée des deux mains Dont les doigts écartés font une dentelure Aux fils mis en plis : les fameux cheveux humains.