C’est avec le souci de la belle écriture Qu’il ose se lancer dans la littérature Et dans le vrai pétrin servant à l’écrivain Il fabrique son pain issu d’un bon levain.
Les ingrédients sont sûrs, purs, nets de pourriture Pour confectionner la Sacrée nourriture Espérée par le flot des zélés amateurs Qui sont bien plus que de communs consommateurs.
Quand leurs yeux ont capté l’excellente denrée, Ils la font monter à la tête consacrée A l’adoubement de l’aliment précieux Qui ravit autant Dieu et Satan dans les cieux.
Le sang conduira croûte et mie dans une artère Vers le cœur qui choisit – ce n’est pas un mystère - La moelleuse part à l’ange au doux sentiment Et la rugueuse ira au crime, au châtiment.
Parce que si le flair ne grimpe pas en tête, Il descend titiller le cœur à la diète Qui saura discerner dans les vapeurs du sang Les subtilités d’un parfum appétissant.
Le pain aura vogué sur le bouillonnant fleuve Qui - d’ordinaire - court pour que le corps s’abreuve Et sa pâte piquée de pépites de sel Sera livrée telle au banquet universel.
L’invité au festin rompt, déguste et digère La créature de la muse boulangère Vouée à se muer même aux durs temps d’hivers En une admirable masse d’au moins dix vers
Qui verront de « vrais » vers, exempts de rime, en terre, Assoiffés d’évoquer le fait alimentaire Nécessaire à la fois au sol et à l’esprit Dans un postulat de bon aloi bien compris.