Au chant de l’alouette et du gai rossignol, Diligentes, rasent le sol les hirondelles ; Au chant du sansonnet mirant le campagnol, Le milan racé plane en étendant ses ailes.
Aux pleurs résineux de l’écorce du sapin Appellent mille voix le bois pour qu’il bruisse ; Aux croassements du corbeau noir sur le pin, Hèle le ciel l’oiseau pour qu’il s’évanouisse.
Au fil de l’eau claire courant sur les galets, Se laisse promener une feuille esseulée ; A la verdeur des prés, à la blondeur des blés, La pâquerette a la corolle immaculée.
A l’enfant, aux parents unis en promenade, Il monte le bonheur en folie dans le cœur ; A la belle grisée par une sérénade Redoublent les joyeux chants du merle moqueur.
Au bon sang circulant dans l’artère et la veine, A la sève inondant le réseau des vaisseaux, A la brise embaumée de thym et de verveine, Le printemps de la tête est parti à l’assaut.