Me révèleras-tu la profonde nature Qui tache de vert tes yeux bleus Dans lesquels je m’en vais en villégiature Après avoir vécu l’indicible torture De ton charisme fabuleux ?
Un mignon sillon blond serpente sur ton front Aussi brun que ta bouche est rouge Et ma grande crainte est de recevoir l’affront De ton petit menton aussi lisse que rond Qui veut dire non quand il bouge.
Je rougis de désir quand ta joue de soie rose Reçoit le baiser d’un galant Et je me dis qu’un jour il faudra bien que j’ose Approcher ce velours pour – enfin – que je pose Un baiser sans équivalent.
Lorsque tu pousses dans le dos ta chevelure Avec le dessus de tes mains, Je sens que bat mon cœur à une folle allure Ainsi qu’un bateau qui a doublé sa voilure Pour revoir ses frères humains.
Tu es issue d’une race bénie des cieux (Espagnole, Arabe et Gitane) Dont le port de tête et le geste gracieux Provoquent les rêves les plus délicieux Du Sultan aimant sa Sultane.
J’espère découvrir ta profonde nature, Les fruits murs de ton beau verger Et si tu étais ma brebis dans ma pâture, Je ne partirais plus en villégiature Pour te veiller en bon berger.