Ce n’est pas Raphaël pas Jeanne pas Louise Qui me disent papi as-tu été joli Ainsi qu’un fils de lys barbouillé de mouise Qui ne se permit que mimiques de poli
Les petits vis-à-vis des vieux ont la sagesse De ne pas remuer dans leurs plaies des couteaux Et leur cœur en longueur leur offre sa largesse Pouvant dès tôt tenir au chaud des louveteaux
Dans les leurs tout neufs j’ai peur de planter mes yeux Qu’ils reçoivent avec une infinie tristesse Délavés presqu’éteints d’avoir vu tant de lieux De beautés de grandeurs mêlées de petitesse
Les creusées de mon front plus tranchées que sillons Qui bafouent mes joues et la grosseur de ma pomme D’Adam gommant ma gorge égale aux oisillons Participent de la déchéance de l’homme
Ils voient tout de moi qui ne peux rien leur cacher Et tremblent à l’idée d'être en ma ressemblance Mais j’espère en mon for qu'ils peuvent s'attacher A mes antiquités hautes en vraisemblance
Seront-ils des aînés stigmatisés de rides Qui rappelleront les disgrâces des papis Ou multiplieront-ils aux Etats les Florides Où sous les tapis tous les chenis sont tapis ?