Qu’il est gris ce ciel d’été qui pleure autant qu’en automne Et qui nous fait allumer salons, salles à manger Et les écrans de « télés » qui nous disent le danger De ce que va inonder la pluie lente et monotone.
Laurent l’avait annoncé : le temps semble être à l’orage ; Les ruisseaux sont débordés : que faire du trop-plein d’eau ? La Seine a ses ponts trempés ; son Zouave plaint son dos Et la dame du premier dit qu’il faut faire un barrage.
Personne n’a paniqué à Toulouse où la Garonne S’est mise à se dépêcher pour échapper à l’assaut Et Beaucaire a réagi quand sur ses rives le Rhône A déversé de son lit les eaux qui coulaient à seaux.
A Saint Etienne la Loire a maîtrisé le sauvage Et a très tôt alerté le conducteur riverain Enfermé dans son auto atteinte à l’arrière-train Et des personnes âgées marchant trop près du rivage.
Catherine a rappelé les précautions à suivre : « Veillez à rester bouclés chez vous sauf nécessité, Le zouave de l’Alma, est frappé de cécité ; Ses yeux noyés éplorés font penser au soldat ivre. »
La voisine du premier est montée chez madame Anne : « J’ai vu les pompiers passer, quand tout ça va s’arrêter ? A Mouthe, au rez-de-chaussée, Le Doubs vient de décréter D’entrer chez monsieur André pour y déverser sa manne. »
Gauche et mou dans les « télés », Grosse lande, sans aisance : « Ca va cesser de durer et ce sera terminé » Le président retiré, le terrain fut déminé ; Restaient à se présenter les œuvres de bienfaisance.
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Qu’il est gai ce ciel d’été qui a joué à l’automne Et à l’hiver en entier quand casse le chêne sec ; Un épervier tout trempé frappe à mon carreau son bec : Peut-être veut-il entrer ; son duvet gris-vert frissonne.