J’ai un peu peur des éclairs et du tonnerre Qui cassent mon cœur Je n’aime pas quand le ciel noir dégénère Et perd sa liqueur J’adore mon Dieu s’il fait la sourde oreille En fermant les yeux J’adore Allah qui d’un immense trait raye L’orgueil des aïeux Je déteste bruit, cri, fureur et tempête Sur les calmes eaux Je hais tout autant gong, tambour que trompette Chassant les oiseaux Je préfère un lac ou glisse le fier cygne Gonflé de dédain Et de ma main lui fais un sincère signe Comme au bal mondain Je m’ébahis de l’herbe verte qui pousse A côté du champ Je m’amuse et la prends entre index et pouce Pour qu’on siffle un chant Je tente le diable en vendant corps et âme A un juste prix En me présentant en beaux habits de femme Dont je suis épris Je ne pleure pas car m’a séché ma larme Un joyeux hibou Et le coucou roux, tend son cou et m’alarme Quand je suis à bout ; Je pense que vous pensez : Oh, qu’il est bête A écrire ainsi Et j’avoue que si ce jet fou vous embête Il m’ennuie aussi.