Je n’ai qu’une lune jaune comme une prune Eclairant un coteau sans pommiers, sans poiriers Qui retient sur son dos des buissons de mûriers Piquant un cervidé à la peau beige et brune.
C’est la nuit de mon mont que j’observe et contemple La vallée aux rubans lumineux des autos Qui n’atteindront jamais le milieu du coteau Au pied solide autant que les piliers d’un temple.
L’électricité n’a pas grimpé là jusqu’à Et le préposé ne m’apporte pas de lettre Se disant fatigué de la pente et de l’être Rusé pour élever chasselas et muscat.
La lune, le soleil alimentent ma vigne Et la pluie venue nous visiter en premier, Abreuve le jardin amendé de fumier, Mon âne peu gourmand et ma chèvre maligne.
Soir et matin, avec l’écho d’air frais je chante Puis quand dort la lune, je m’endors sous le ciel Et je me réveille dans des odeurs de miel Et le bourdonnement des abeilles m’enchante.
Ce midi, j’ai su que la guerre était finie, Qu’on avait libéré la patrie et le Juif, (Maigre aussi que la truie et la bougie sans suif) Que l’Amérique a du tabac en Virginie.