Quand l’automne étonne en tardives fenaisons, Je n’ai pas le regret de juillet dépassé ; Il est de bon ton que la raison des saisons Est d’entrer dans une ronde sans se lasser.
Le cycle est ainsi fait : mars n’arrêtera pas Avril de s’effacer devant le pimpant mai Fier de donner à juin son tout premier repas Qu’il mangera jusqu’à ce qu’il n’en puisse mais.
Le vorace prendra roses fanées, œillets Et privera d’ombre le sapin vert géant ; Nombre de trépanées causeront août, Juillet Que septembre verra creusées d’un trou béant.
Cela paraît triste mais pour vivre il nous faut Mourir assez souvent pour renaître nouveau ; Canicule et froid n’ont pas toujours le défaut De nous précipiter dans le fond d’un caveau.
Pourquoi les printemps ne pourraient-ils s’abonner Au forfait éternel de présence à plein temps Consenti librement afin de nous donner Une fleur en janvier éclose en sifflotant ?
Je suis sûrement mort avant d’avoir été Contraint de susciter ma naissance à l’envi ; J’attends l’hiver passer pour que vienne l’été, Le front blond, les yeux bleus et mon esprit ravi.