Habitué des jeux, des courses de chevaux, Des cases de loto, reconnais que tu vaux Mieux que ces misères, ce bonheur éphémère Qui déchirent le cœur éprouvé de ta mère Mû par un noble autre dessein.
Coutumier des bistrots, des verres plus que pleins, Des dominos, des dés, des flippers, tu te plains Du manque de succès, du peu de réussite Et de l’énervement que tout ça te suscite Au bon Dieu et à tous ses saints.
Familier du stade où le foufou de foutbol Que tu es crie « Ce but, c’est la faute du gol ! Allez, Dédé, vas-y, envoie le fumigène Dans les cages de ce trou du cul qui me gène Et qui m’atteint jusqu’à mes seins. »
Abonné au ciné et aux boîtes de nuit Aux fins avouées de juguler ton ennui Tu laisses tricoter ta femme Madeleine Le soir un pull avec un bel amas de laine Et ton fils te fait un dessin.
Constant dans tes vices, tes dépravations Entraînant forcément faim et privations De ton enfant et de ta femme adolescente Tu fus conscient ce matin de ta descente Et te noyas dans un bassin.